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Artiste du mois

Thomas Grünfeld est allemand. Il est né en 1956.

 

Les pièces de Thomas Grünfeld sont toujours ambiguës, hybrides plutôt. Elles provoquent chez le spectateur séduction et malaise et suscitent de profondes interrogations sur la nature de l’art, sur le statut des objets artistiques en général. Le travail de Grünfeld est né d’une réflexion sur l’anti-esthétisme des années 80 et d’une critique ironique de la "Gemütlichkeit" (cette satisfaction si allemande du bien-être qu’on n’éprouve que chez soi), qui a produit aussi bien la tradition des trophées de chasse que des cabinets d’amateurs du 18e siècle. Tout à la fois absurde et déroutant, l’univers de Grünfeld dérange autant par ce qui est montré que par ce qu’il suggère.

En ce sens, ses "Misfits" sont bien ses pièces emblématiques, collages d’animaux empaillés, défis à la création, bien qu’à peine plus improbables que l’ornithorynque. Dans le paradoxe entre leur apparence familière et leur inadéquation à notre expérience vécue, les "Misfits" instaurent une dialectique du réel et de l’imaginaire. Ils sont propres à ébranler nos certitudes assurées et rassurantes sur une quelconque détermination de la réalité. Grünfeld y pose comme postulat que n’importe quel artifice est aussi légitime que ce que nous croyons "naturel". A l’heure du clonage, des manipulations génétiques, les "Misfits" prennent une résonance tour à tour inquiétante et jubilatoire. Ils sont des chocs aussi bien que des litotes qui nous laissent imaginer quels dangers inconnus, quels désirs inouïs ont pu donner naissance à une girafe à cou et tête de cygne, comme celle qui se dresse dans son évidence à l’entrée de la galerie.

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oie pingouin
faon, chauve souris
Vache autruche
Girafe Autruche
Paon pinguin
cochon , flamant rose
renard faon
aras pingouin
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